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Le chemin de l’EFT : l’alliance thérapeutique

Le chemin de l’EFT : l’alliance thérapeutique

par | 19 Sep, 2022

Très chers Chercheurs de Chemin,

 

Avez-vous déjà entendu parler d’alliance thérapeutique ?

Ce terme aurait été utilisé pour la première fois par Sigmund Freud en 1913. L’idée d’alliance thérapeutique part du principe que tout individu possèderait le potentiel pour trouver sa propre réponse à ses difficultés. Toutefois, lorsque vous avez vos forces qui sont diminuées et votre volonté affaiblie selon votre contexte, y parvenir par vos propres moyens n’est pas une tâche aisée. Nous avons parfois tout simplement besoin d’aide dans les moments d’adversité. Ce n’est pourtant pas si simple d’en demander. Nous avons souvent la crainte de montrer nos faiblesses et nos vulnérabilités. Nous appréhendons le regard d’autrui, nous avons peur que le fait de se dévoiler donne du pouvoir à l’autre.

Cependant, vous êtes-vous déjà interrogés sur le fait que le véritable courage puisse résider dans la capacité à accueillir ses faiblesses et vulnérabilités et demander de l’aide lorsque l’on en ressent le besoin ?

Définissons ensemble 

L’alliance thérapeutique peut-être définie comme une collaboration mutuelle ou un partenariat entre le patient et le thérapeute dans le but d’atteindre des objectifs établis. Elle favorise la mise en commun d’un projet de soins et travaille à un devenir meilleur.
La notion d’alliance thérapeutique est centrale dans les études traitant des mécanismes des psychothérapies et de leurs effets. D’où mon concept de boite à outils : d’après ces études, ce ne sont pas les méthodes employées qui sont efficaces du fait de leurs outils propres, mais davantage ce lien subtil thérapeute/patient.

Sur quoi l’alliance thérapeutique repose-t-elle ? 

En tant que thérapeute c’est ce que le patient va nous conférer d’humanité et de professionnalisme qui va engendrer la confiance qu’il place en nous et par conséquent s’investir dans la thérapie.

Le processus ressemble à peu près à celui qui suit :

  • Une relation d’aide empathique et authentique comportant des qualités d’écoute, d’accueil, de non jugement, de soutien et de communication.
  • Le patient accepte cette relation et s’y engage dans un processus basé sur l’action.
  • Ce partenariat thérapeute/patient encourage la motivation du patient et son implication dans son propre devenir.
  • Une amélioration de l’état du patient est donc observée dans un parcours dynamique de changement.
Quels types d’alliance thérapeutique ?

La relation symétrique 

Le patient et le thérapeute adoptent une relation en miroir (nous parlerons de débat). Le dialogue équitable qui s’observe entre les deux peut être agressif (l’un essaie de convaincre l’autre) ou bien convivial. Il est essentiel d’éviter que la relation soit « trop symétrique » ce qui pourrait signifier une entrée dans le rapport de force. L’outil pour y parer est l’affirmation de soi empathique (protéger l’image de soi en veillant à l’intégrité, la moralité et la pertinence).

La relation complémentaire

Le patient et le thérapeute adoptent un comportement qui va venir compléter celui de l’autre (l’un enseigne, l’autre apprend de cet enseignement par exemple). Certaines résistances au changement peuvent être masquées par trop de complémentarité comme une docilité accrue du patient. A ce moment-là il est pertinent de la part du thérapeute d’accentuer la symétrie (en lui proposant une affirmation de soi basée sur des arguments concrets) ou alors d’inverser la complémentarité (le patient peut prendre le rôle du thérapeute et le thérapeute celui du patient). Le thérapeute doit demeurer au niveau du patient.

Une alliance thérapeutique de qualité passe par un équilibre entre les deux.

Transfert et contre-transfert

Le transfert

Il s’agit de la projection d’un ressenti sur une personne ou un objet. Par exemple, claquer une porte peut-être la projection de la colère ressentie vis-à-vis d’un tiers. En psychanalyse, le transfert désigne un processus durant lequel un affect passé et refoulé du patient surgit et se projette sur l’analyste. Ici, nous ne pratiquons pas l’analyse dans nos séances mais le principe est le même. La notion de (double) déplacement est présente : premièrement, un affect passé est ramené dans le présent durant la séance et deuxièmement cet affect est dirigé sur le thérapeute plutôt que sur la personne qui est à l’origine de ce ressenti chez le patient.

Le contre-transfert

Il s’agit de l’ensemble des réactions éprouvées par le thérapeute (agacements, émotions, perturbations…). Le contre-transfert est donc source d’informations pour le thérapeute sur lui-même mais aussi sur le patient. En effet, ce que le patient fait éprouver au thérapeute il peut le faire ressentir à d’autres personnes de son entourage. Le contre-transfert est donc indispensable à connaître et utiliser avec discernement afin de pouvoir progresser dans la connaissance de soi et de l’autre. Le thérapeute, en choisissant bien ses mots dans un contexte donné, peut partager à son patient ce qu’il ressent afin de le faire avancer sur son propre chemin.

Avec le transfert, les émotions ne sont pas juste remémorées, elles sont vécues de nouveau. Le thérapeute aura alors la possibilité d’aider à la résolution de la situation grâce au contre-transfert. Un transfert peut être vécu selon des émotions « positives » ou « négatives ». Il est donc essentiel d’expliquer au patient le processus du transfert et du contre transfert pour lui permettre une compréhension en profondeur de ce qui se joue.

L’alliance thérapeutique se mesure

Différentes échelles psychométriques existent pour évaluer la qualité de la relation thérapeutique. Petit clin d’œil à l’ERT (Echelle de la Relation Thérapeutique) de J.Cottraux (1995) qui permet d’évaluer la relation à la fois du côté du patient mais également du côté du thérapeute !

 

« Un étranger est venu me voir, il m’a donné de mes nouvelles. » André Breton

Et si nous remplissons l’ERT ensemble ? 
A très vite