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J’ai la flemme

J’ai la flemme

par | 1 Déc, 2022

Très chers chercheurs de chemins,

L’autre soir, j’étais avec des amis, et l’un d’entre eux annoncent : « Je crois que la France est touchée par une épidémie de flemmes ».

C’est vrai que j’observe autour de moi des gens qui n’ont plus envie : de bosser, de sortir, de faire du sport, de cuisiner, de faire l’amour… Déprime hivernale ? Poil dans la main ? Procrastination ?

Avoir la flemme, c’est grave docteur ?

Phlegme et flemme

Remontons donc au Moyen-Age où les médecins pensaient que certains fluides du corps avaient un impact sur nos humeurs et nos comportements. Selon cette théorie, unique science en vigueur à l’époque annonçant les prémices de la médecine actuelle, l’homme est fainéant par essence (admettez qu’à la fin de cette phrase, vous avez souri en pensant à quelqu’un de votre connaissance). Ainsi, un individu ayant peu de « phlegme » (un de ces fameux fluides) était considéré comme peu dynamique.

Un rapport compliqué à l’action

Des parents trop protecteurs ne vous auront peut-être pas transmis le goût d’agir par vous-même. A l’inverse, des parents éternellement insatisfaits auront pu vous donner le sentiment que quoi que vous fassiez cela ne sera jamais assez. Dans ces deux situations, le découragement et l’inaction prennent place. Pour avoir le goût d’agir, nous avons tous autant besoin enfants d’encouragements que de libertés et d’autonomie.

Avoir la flemme peut aussi représenter le fait de ne pas prendre de risque. En ne vous confrontant pas, vous vous protégez du jugement, de l’erreur, de l’échec. Vous créez l’illusion d’une sécurité intérieure. Hors vous ne pourrez être réellement sûr.e.s de vous qu’en transcendant vos peurs les plus profondes.

Parfois, la flemme va jusqu’à l’immobilisme qui apparaît comme l’unique solution. Cela peut-être le cas si vous avez vécu des traumatismes par exemple. Il peut également s’agir d’un conflit interne de valeurs : vous avez envie d’une chose mais y avez-vous le droit ? Vos désirs et vos interdits s’affrontent sans trouver de vainqueur. Si vos désirs n’ont pas été acceptés, valorisés, reconnus et écoutés, il y a de fortes probabilités que vous ne vous autorisiez pas vous-mêmes à les vivre. Consciemment ou inconsciemment vous ne les reconnaissez pas comme légitimes.

Stop à la culpabilité !

Et si je vous disais que la flemme a des vertus ? Ne rien faire permet de se retrouver, de développer son imagination et sa créativité. S’autoriser à avoir la flemme c’est lâcher prise, se libérer de contraintes dont nous sommes bien trop souvent les uniques créateurs… Et si s’autoriser la flemme était faire l’éloge d’une forme de liberté ? 

Si face à une situation vous vous retrouvez atteint.e.s de flemme aigüe, posez-vous les bonnes questions. Réfléchissez à l’origine de votre flemme. Le meilleur moyen de se remettre en action c’est de trouver du sens et du plaisir dans ce que nous faisons ! Quand on aime, on ne compte pas d’après le dicton …

Vous pouvez aussi essayer progressivement le mouvement qui vous permettra de changer d’état d’esprit. Et oui, l’activité sportive libère les endorphines : connues pour lutter contre le stress, elles permettent à l’individu de se sentir dans un état de bien-être et de plénitude voire même d’euphorie ;  et donc booste votre énergie !

 

Je ne peux pas… j’ai flemme !

Alors, re rien faire oui mais pas tout le temps. La flemme est vertueuse quand il s’agit d’un état ponctuel régénérateur et non d’un mode de vie.

Avoir la flemme ce n’est pas grave. S’accorder des moments de breaks est même indispensable car ils permettent de faire une pause, de se (re)paramétrer et pouvoir retrouver l’énergie et la pulsion de vie qui nous anime. Le sens, le plaisir et le mouvement sont de fidèles alliés.

Je vous laisse donc sur cette réflexion car pour moi il est temps de plus rien faire pour aujourd’hui :

j’ai flemme.

Bonne semaine et bonne flemme !